L’activité d’Armelle Chitrit est pluridisciplinaire et lui permet de faire un pont entre la théorie et l’action, de mettre un trait d’union entre savoir et faire. « Le calligramme est une fenêtre, un bon moyen d’aborder la poésie en douce. Ecrire en dessinant nous fait momentanément perdre pied, oublier le sérieux attaché au langage (…) c’est aussi refuser de marcher bien droit ! avec le moyen simple de se démarquer sans danger dès le plus jeune âge, surtout de se sentir libre ». Gérard Mathie, Bloc-Notes de la Mapra, Ecrits,avril 2004

Depuis 2018, elle transmet le processus d’une forme brève qui peut lier le texte à l’image. Il s’agit du Haïga

Les Chinois ont été les premiers à introduire la technique permettant de juxtaposer un texte et une peinture en se servant du même pinceau pour la calligraphie et l’image, ceci dès le IVe siècle de notre ère. Le haïga est un art graphique d’origine japonaise faisant cohabiter avec harmonie l’encre, la peinture et la calligraphie d’un haïku. Il est apparu au Japon à l’époque Edo, son inventeur Yosa Buson (1716-1783), poète et artiste peintre japonais est considéré comme l’un des quatre maîtres classiques du haïku.

Le haïku, quant à lui, est la forme poétique la plus utilisée et la plus concise au monde. C’est la poésie de l’indicible.

C’est l’art  de restituer l’instant présent lié à l’impermanence des choses.

Le haïsha est né de la combinaison de deux arts, la photographie et le haïku afin de se compléter et de former un tout.

Cet art contemporain où l’expression photographique et la poésie s’entremêlent, s’inspire du haïga bien plus ancien. Le rôle délicat du photographe sera d’offrir une nouvelle dimension à la photographie qui possède déjà sa propre histoire et non d’en montrer une vision réductrice comme pourrait le faire une légende photographique. La fusion entre le haïku et la photographie devra être telle qu’aucun des deux arts ne supplantera l’autre afin de s’unir dans une belle harmonie. Le haïsha peut être présenté de deux manières : le texte est incorporé ou non au sein  de la photographie ; choix est laissé à la discrétion de l’artiste. Le terme « haïsha » est essentiellement utilisé dans les pays francophones, les pays anglo-saxons utilisant pour le « haïga » comme synonyme de « haïsha ».