La solitude de la poésie n’est pas une nécessité en soi, mais plutôt un fait que la chanson vient contredire… la poésie prise comme « mode de connaissance » du sublime n’est ni nécessairement ni purement intellectuelle. La musique, traduction du silence, entoure le vocable enfin sorti de la consternation… Mais du chant que le poème porte ne lui, à la chanson qui court dans les rues, il y a la voix de Ferré, si fidèle à Baudelaire pourtant, qui repousse l’intangible de la poésie et qui donne au Verbe une résonance charnelle… La mise en musique et l’interprétation sont aussi les propositions d’un autre espace que le livre. Elles concernent encore le livre au sens où ce dernier porte en lui-même son dépassement, un je-ne-sais-quoi qui excède la formule écrite, l’éclat qui attend que l’audace se conjugue à la règle pour sortir le lecteur de l’ennui, comme Baudelaire l’imaginait trop bien… Trois, vol. 14-1